Laura Brown : La mode éco-responsable place l’humain, l’environnement et la société au démarrage de la prise de décision
Laura Brown
Laura Brown : placer l’humain au démarrage de la prise de décision
À la rencontre de Laura Brown (ETHIPOP)
Laura Brown
Cela fait deux ans maintenant que nous nous connaissons avec Laura et que nous évoluons ensemble dans l’écosystème de la mode éco-responsable. Laura Brown est la fondatrice d’ETHIPOP, un accélérateur de talents dans les domaines de la Mode, du Design et du Luxe et accompagne les marques dans leur développement. Rencontre avec cette entrepreneure dynamique et audacieuse qui met tout en oeuvre pour que la niche devienne la norme. Laura Brown
Peux-tu nous raconter comment tu en es arrivée à t’intéresser à la mode responsable et à créer ETHIPOP ?
Les choses se sont faites assez naturellement.
C’est vrai que lorsque j’y repense, nous étions habitués dans la famille à nous passer des vêtements de sœur à sœur quand nous étions petites et notre mère nous emmenait faire du shopping chez Artisans du Monde ou Altermundi. Je pense qu’il y a une part d’héritage culturel et puis une influence générationnelle dans la démarche.
Après une licence en communication internationales et des missions en entreprises, j’ai repris mes études pour un Master Professionnel en Management à l'Institut Français de la Mode (IFM). Je voulais évoluer dans la création car cela me manquait. Et puis, il y a eu cette expérience au Printemps. J’avais toujours rêvé de travailler pour un grand magasin. J’y voyais un collectif, une entité qui rassemble plusieurs univers. J’y suis restée quelques années jusqu’au jour où je me suis rendu compte que je m’essoufflais dans la course effrénée au chiffre d’affaires et que ma vie se limitait au fameux métro, boulot, dodo. C’était une alerte, le signe qu’il me fallait pour me rendre compte que j’étais en quête de sens.
J’adore la mode, le développement de marques mais je suis aussi quelqu’un d’engagé et j’avais besoin de placer l’humain au cœur de la démarche. C’est ainsi que j’ai décidé de créer ETHIPOP en 2015 dans le but de mettre mes ressources au service d’une cause et de marques qui ont un réel impact positif.
Quelle est ta vision de la mode éco-responsable ?
La mode éco-responsable place l’humain, l’environnement et la société au démarrage de la prise de décision. Elle respecte les hommes placés au cœur de la chaîne de valeurs tout en assurant une gestion viable de l’entreprise.
La seule chose qui fait un peu peur c’est que ce soit quelque chose de clivant et d’enfermant. Le challenge est que tout le monde suive et que la niche devienne la norme.
Aussi, je préfèrerai parler d’innovation sociale dans la mode, le design et le luxe. L’innovation ce n’est pas que dans les matières, c’est aussi dans le business model. Quand une marque comme Panafrica, me dit « je redynamise une communauté en Afrique de l’Ouest d’un point de vue économique et c’est la mission de ma marque », c’est un business model innovant. Pourtant, cela reste une marque de basket !
Plus il y aura d’entreprises ayant un business basé sur l’innovation sociale, plus on va prouver que l’industrie de la mode peut changer. Et pour cela, il faut former les individus, chaque maillon de la chaîne dans tous les départements de l’entreprise (même la comptabilité !) pour qu’ils puissent lancer de nouveaux projets.
Comment vois-tu la mode éco-responsable dans 5 ans ?
La mode éco-responsable, c’est de la mode avant tout. Quand les gens font du shopping, ils se font plaisir et achètent des vêtements. Si demain, toutes les marques font dans l’éco-responsable, ils iront simplement acheter des vêtements pour s’habiller. Si on appelle toujours ça la mode éco-responsable, on va la cliver par rapport à quelque chose d’autre, mieux vaut faire converger tous les acteurs en disant « voilà le chemin à prendre » si vous voulez faire partie des acteurs de demain #ChangeMakers
As-tu d'autres passions en dehors de la mode ?
Je suis une grande gourmande et j’adore cuisiner. J’aime aussi beaucoup la danse que j’ai pratiqué pendant plus de 10 ans (classique, hip hop, jazz).
Quand j’en ai le temps, je visite des expositions culturelles. J’ai dernièrement beaucoup apprécié redécouvrir l’œuvre photographique de David Hockney à Beaubourg.
Portrait chinois
Si tu étais un animal : une panthère
Si tu étais une couleur : le vert d’eau
Si tu étais une année : 1968, l’été 67, Summer of love
Si tu étais une plante : un palmier
Si tu étais une planète, un astre : un soleil
Si tu étais un vêtement : une robe 🖤
Si tu étais une chanteuse : Aretha Franklin
Si tu étais un arrêt de métro : Belleville
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