Vanity-sizing ou pourquoi votre taille varie d'un 38 à un 42 selon les marques
Vanity-sizing ou pourquoi votre taille varie d'un 38 à un 42
Pourquoi votre taille varie d'un 38 à un 42
vanity sizing
Vous l’ignoriez peut-être, mais les marques exercent un important lobbying sur la manière dont les vêtements sont taillés. Sans doute avez-vous remarqué que d’une marque à l’autre, la même taille vous sied différemment. Et sans doute pensez-vous que ce phénomène est lié à la fast fashion, mais en réalité c’est quelque chose qui a toujours existé. L’arrivée en force du e-commerce n’a fait que mettre cette pratique en évidence.
Dans un passé pas si lointain, lorsque vous vous rendiez dans votre petite boutique de quartier ou dans de plus grandes enseignes, vous ne remarquiez pas forcément ces disparités de taille. Un vêtement n’allait pas ? On demandait la taille au-dessus ou l’on se faisait conseiller pour un modèle plus adapté à sa morphologie. C’est la démocratisation massive du e-commerce qui a mis le problème de sizing en lumière.
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La taille s'adapte à la corpulence
Cathy Xicula, créatrice de la société Click&Dress, experte des questions de taille en a une vision bien éclairée. En mettant ses équipes à disposition des marques qui souhaitent en finir avec le concept de vanity sizing (tailler plus grand pour flatter la cliente et la pousser à la consommation) elle permet aux enseignes volontaires de coller au plus près des besoins de leurs clientes types. Idée simple mais innovante, elle peut venir révolutionner notre manière de consommer en ligne.
Car bien qu’intéressées par l’accessibilité à la planète mode depuis notre canapé via notre smartphone, l’incertitude de ce que nous allons recevoir après commande nous retient bien souvent d’aller jusqu’au bout de la démarche. Taille, longueur, forme, même si les photos sont très bien réalisées et donnent envie, la simple idée de devoir retourner certaines pièces qui n’iraient pas peut nous dissuader d’acheter. Click&Dress en a dressé le constat et à mis en place une idée toute simple mais indispensable à laquelle personne n’avait pensé auparavant.
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La moyenne française pour les femmes étant de 1.65m pour 63Kg, les marques ont pris pour habitude de tailler leurs modèles en fonction de cette échelle. Des morphologie-types ont été déterminées : A, V, H, X, 8 et O pour prendre en compte un maximum de femmes. Les enseignes se sont naturellement rabattues sur la morphologie en 8 car elle est, dans l’imaginaire commun, la plus proche de la perfection et du sacro-saint 90/60/90. Faux ! En France, les morphologies les plus répandues sont les morphologies en A et en H. Les spécialistes du corps ont remarqué cette dichotomie entre marques et femmes qui au moment des essayages ne fait que ressortir certains complexes. Comment une femme peut-elle se sentir bien dans sa peau si les enseignes pour lesquelles elle craque la ramènent sans cesse à une réalité morphologique ?
C’est pour palier cette sensation de mal-être que des concepts comme Click&Dress viennent en renfort des marques en mettant au point un algorithme qui va leur permettre d’étudier – dans sa globalité – la morphologie de leurs plus fidèles clientes. Largeur de hanches, poitrine et stature sont prises en compte afin que non seulement la marque adapte ses modèles aux formes de ses clientes, mais également pour que les clientes puissent se rendre compte en quelques clics de la forme la mieux adaptée à leur morphologie.
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Flatter l'ego
Implicitement toutes ces questions viennent soulever une autre réalité. Ce qui ressort de ces pratiques c’est que l’essence même du processus de fabrication des vêtements a été simplifiée à outrance. Stylisme, modélisme et essayages, des étapes indispensables à la confection d’une pièce n’existent presque plus. Les samples sont façonnés à partir d'une échelle de taille standardisée et non d’un échelonnage précis. Face à ce laxisme généralisé, les clientes ne s’y retrouvent plus.
« Ça existe depuis toujours mais aucune enseigne ne vous dira qu'elle le fait » indique Cathy Xicula au Parisien
En avançant main dans la main, marques et nouvelles technologies peuvent nous amener à un mode consommatoire plus responsable. Moins de défauts de taille grâce à un retour aux sources en matière de processus de confection pour les fabricants et la mise en place d’une typologie vestimentaire propre à chaque marque par l’intervention de plateformes spécialisées.
Le taillage du vêtement ne suit pas en soi un modèle qui pourrait être rattaché à la notion d’éco-responsabilité, mais la technologie mis en place par des acteurs comme Click&Dress en fait un outil de consommation écologique et responsable en limitant le nombre de retours produits. Actuellement ces retours représentent 30% des achats en ligne alors qu’ils devraient être inférieurs à 10% en ne faisant appel qu’au goût personnel et non une contrainte de taille. Un terrain d’entente inscrirait ce mode de consommation dans une logique durable, car la cliente achèterait sans a priori mais avec envie.
Pour aller plus loin :
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